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AVERTISSEMENT // MISE EN GARDE : Il faut bien avoir à l'esprit ceci : la « maladie de Forestier » est une pathologie très atypique et très asymptomatique, et que les articles publiés dans ce Blog font références à des cas extrêmes pour la plupart. Ainsi seulement 10% à 15% des sujets touchés sont susceptibles de présenter des symptômes sévères. La découverte de cette « maladie » est fréquemment fortuite. C'est souvent lors d'un examen radiologique, qui n'a souvent rien à voir avec l'indication du bilan RX, que le diagnostic de « Forestier » est posé.

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vendredi 23 novembre 2012

Forestier et Disphagies

Forestier et Disphagies


La maladie de Forestier encore appelée hyperostose ankylosante vertébrale engainante ou hyperostose ankylosante 
sénile rachidienne, est une enthésopathie non inflammatoire responsable d’un désordre musculo-squelettique.
 Elle est caractérisée par une hyperostose exubérante “en flamme de bougie” des faces antérolatérales des corps verté

braux  avec une prédominance  thoracique . Elle 
affecte des patients âgés de plus de 50 ans, avec un sex 
ratio de 3 .
D’étiologie inconnue, certains mécanismes ont été évoqués tel qu’un désordre du métabolisme de la vitamine A, 
ou un rôle de l’insuline par stimulation de l’hormone de 
croissance. On incrimine l’obésité, l’hyperuricémie et le diabète de type II . Aucun facteur de risque n’a été noté chez les patients.
La maladie est le plus souvent asymptomatique de découverte radiologique fortuite. Elle peut se manifester par une 
douleur rachidienne généralement modérée associée à 
une raideur. Le rachis cervical est atteint dans 14 à 76% 
des cas .  
Les complications neurologiques telles que les compressions médullaires ou radiculaires, les compressions nerveuses périphériques, les paralysies récurrentielles laryngées sont rares .
La dysphagie est un symptôme révélateur de la maladie de 
Forestier dans 0,1 à 28% des cas . Elle est due à plusieurs mécanismes. La compression mécanique directe du 
pharynx et/ou
de l’oesophage par l’hyperostose antérieure 
provoque une dysphagie par obstruction .
A un stade plus avancé, les ostéophytes enchâssés dans la paroi musculaire peuvent induire des troubles fonctionnels du péristaltisme qui vont s’aggraver ensuite par l’inflammation et par la réaction de fibrose musculaire, réalisant ainsi une forme pseudo-tumorale.
La dysphagie est en général plus marquée pour les solides
que pour les liquides, s’améliore par la flexion du rachis
cervical et s’aggrave par l’extension . Elle peut s’accompagner d’odynophagie, de stase salivaire, de dysphonie, de dyspnée, d’apnée du sommeil ou de fausses routes.
Le diagnostic est évoqué sur les radiographies standards
du rachis. La tomodensitométrie (TDM) permet d’apprécier
l’extension de l’ossification en forme de “double corps vertébral” vers les organes de voisinage ainsi que le calibre du 
canal rachidien et des foramens inter-vertébraux .
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est indiquée
en cas de complications neurologiques.
Le transit oesophagien est demandé dans le cadre de l’exploration d’une dysphagie.
Le diagnostic de la maladie de Forestier se base sur des 
critères radiologiques établis par Resnick et al.  dans les 
années 70 et qui sont toujours d’actualité :
1. Calcifications et ossifications le long de la face antérolatérale de 4 corps vertébraux contigus.
2. Relative préservation de la hauteur des disques intervertebraux dans les zones atteintes.
3. Absence d’ankylose des articulations inter-apophysaires
postérieures et absence de sclérose des articulations
sacro-iliaques.
L’endoscopie oesophagienne, au mieux avec un endoscope souple permet d’évaluer la compression et d’apprécier 
l’état trophique de la muqueuse pharyngo-oesophagienne.
Le diagnostic différentiel se pose avec l’arthrose et les 
spondylopathies.  C’est là que les critères de Resnick prennent toute leur importance.
Il n’existe pas à nos jours de traitement préventif de la 
maladie de Forestier. La physiothérapie peut améliorer la 
raideur rachidienne. Le traitement médical repose sur les 
anti-inflammatoires non stéroïdiens, voire des bolus de corticoïdes associés à un myorelaxant et à un régime antireflux. 
Le traitement chirurgical est indiqué dans les cas de dysphagie sévère ou hyperostose cervicale très proéminente
devant le risque de fausses routes.

CONCLUSION
La maladie de Forestier se manifeste par une dysphagie. 
Ce symptôme ne doit pas être négligé car il expose à des 
fausses routes et à des  lésions irréversibles de la paroi 
postérieure de l’oropharynx.
Le diagnostic est essentiellement radiologique. La prise en 
charge de la maladie ne sera entreprise qu’après avoir éliminé une pathologie tumorale pharyngo- oesophagienne.
Le recours à la chirurgie est justifié dans les formes sévères.




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