LES
OSSIFICATIONS PÉRI PROTHÉTIQUES, LA COMPLICATION (UN PEU TROP ?) OUBLIÉE
L.
VASTEL
Sommaire de l'article
Fréquence des OPP en l'absence de
prévention
Physiopathologie
Conséquences pour la hanche opérée
Que faire face aux ossifications
constituées ?
Les douleurs
Les facteurs de risque
Les facteurs liés au patient
Les facteurs liés à la maladie
Les facteurs liés à la chirurgie
Les traitements préventifs efficaces
Quelle prévention ?
Les AINS
L'irradiation
En bref...
Hôpital
Cochin - Paris
Les
ossifications après chirurgie de la hanche sont une complication connue depuis
longtemps. En l'absence de traitement ou de prévention efficace, elles ont
longtemps été considérées avec un certain fatalisme, la priorité étant
d'obtenir durablement une hanche indolore et stable (31). Dans
le courant des années 70, la chirurgie prothétique de la hanche devient plus
fiable, et un certain nombre d'équipes, surtout scandinaves et américaines,
vont s'intéresser au sujet de façon plus soutenue. De cette époque, en
l'absence de prévention connue, datent la majeure partie de nos connaissances
sur le sujet, visant souvent à documenter un profil « à risque »
d'ossifications. La découverte de Dahl (10), en 1974, d'une
efficacité préventive de l'indométacine, puis la description de protocoles
d'irradiation préventive vont orienter les travaux sur les molécules et les
modalités de traitement au cours des trois décennies suivantes. Mais il faut
admettre que les ossifications ont peu préoccupé les orthopédistes au cours des
vingt dernières années. L'émergence des protocoles de lutte contre la douleur,
incluant généralement des anti-inflammatoires injectables (Kétoprofène en
particulier), a considérablement réduit l'incidence des ossifications sévères,
et la plupart des orthopédistes ont été des « Monsieur Jourdain » vis à vis des
OPP, faisant de la prévention sans le savoir.
La
crainte accrue des effets secondaires des traitements anti-inflammatoires remet
à l'ordre du jour les ossifications, compte tenu de l'apparition de protocoles
antalgiques dont sont parfois exclus les AINS, ce qui par conséquent impose de
se remémorer les caractéristiques de cette complication un peu trop « oubliée
».
Fréquence des OPP en l'absence de
prévention
La
fréquence des OPP est très variable dans la littérature, allant de 5% pour
Charnley (8) à 90 % pour Rosendhal (36) !
! ! En fait une analyse attentive des séries publiées montre des discordances
beaucoup plus limitées. Ainsi, pour une même classification, les taux d'OPP
rapportés dans des séries évaluant le résultat fonctionnel de l'arthroplastie
totale de hanche sont faibles, autour de 5-15 % [Delee (11)],
correspondant aux ossifications « significatives » en volume. A l'inverse, les
études visant à analyser l'efficacité de traitements préventifs sont plus
exhaustives dans l'analyse radiologique, expliquant des incidences beaucoup
plus élevées, car incluant les ossifications minimes [Gebuhr (15)].
Les
différentes classifications utilisées ont reflété ces préoccupations assez
sensiblement différentes. Les classifications de Delee (11),
Rosendhal (36) ou Harris (20) étant
très précises et exhaustives, les classifications d'Arcq (2),
Hamblen (18) ou Brooker (5) étant
moins précises mais également plus reproductibles. L'usage a finalement
consacré la classification de Brooker, avec laquelle les taux d'ossifications
des études les plus récentes sont plus homogènes (Figure 1)
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Fig 1 : Ossification péri-prothétique
majeure avec ankylose presque complète
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Physiopathologie
Les
OPP apparaissent très précocement après l'intervention, en fait dès le 15ème jour
postopératoire, une discrète opacité nuageuse est souvent visible sur le cliché
standard de face, traduisant la constitution de la trame protéique, qui va
ensuite se minéraliser en quelques mois. Une seule série publiée rapporte
l'apparition de nouvelles ossifications après le 3ème mois
postopératoire (23). En fait, lorsqu'elles semblent
n'apparaître qu'après, sans doute est ce du à une minéralisation insuffisante
pour la sensibilité radiographique utilisée. Tout se joue donc dans les
premiers jours après l'intervention. Ceci est confirmé par la constatation
faite par plusieurs auteurs de l'inefficacité des traitements préventifs
débutés après le quatrième jour postopératoire (9,13, 16, 41, 44).
La
séquence des évènements amenant à la constitution de l'os ectopique reste mal
connue. Trois éléments sont nécessaires à la formation des ossifications (7) :
- Un
précurseur cellulaire ostéogénique
- Un agent
inducteur
- Un
environnement local favorable (tissus bien vascularisés)
Ces
éléments sont présents ou libérés dans l'espace articulaire après une
arthroplastie (hématome et cellules ostéogéniques libérés par les tranches de
section osseuse, hyperémie vasculaire postopératoire). La différentiation des
fibroblastes présents dan les tissus mous passe par un stade de cellules
pluripotentielles. Cette activité mitotique est maximale 32 heures après
l'intervention (43). Cela explique la nécessité d'une action
préventive précoce, si elle veut être en mesure de bloquer la différentiation
cellulaire. L'irradiation agit sur des cellules en pleine activité mitotique, «
stérilisant » la zone péri-prothétique. Les anti-inflammatoires bloquent la
synthèse de certaines prostaglandines, médiateurs de l'inflammation libérés par
les éléments figurés apportés par l'effraction opératoire et inducteurs de la
différentiation en cellules ostéogéniques.
Le
volume apparent des OPP va progresser éventuellement jusqu'au 3ème mois
tandis que leur maturation va se poursuivre plus longtemps, parfois jusqu'à la
fin de la deuxième année. Elles resteront ensuite stables dans le temps.
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Fig 2 : Ossification de grade 3 dans la
classification de Brooker
Brooker 1,2,3,4 correspondent aux stades de la classification de Brooker.
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Conséquences pour la hanche opérée
La
perte de mobilité de la hanche :
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Fig. 3 : Très volumineuses ossifications
développées en particulier au sein du moyen fessier après chirurgie pour
fracture du cotyle. Ankylose presque complète.
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C'est
la principale conséquence potentielle des OPP. Au maximum, une ankylose liée à
la constitution d'un pont osseux entre fémur et bassin peut survenir. A
l'inverse de très volumineuses ossifications peuvent laisser persister une
mobilité très correcte [Delee (11)], soulignant l'absence de
parallélisme strict entre radiographie et conséquences fonctionnelles pour un
individu donné. Les mobilités sont toutefois significativement altérées dans un
groupe ayant développé des OPP par rapport à un groupe témoin indemne
d'ossifications [Ritter (34)]. La perte de mobilité affecte
semble t il plus particulièrement les rotations et moins fréquemment la
flexion. L'appréciation des conséquences est donc fonction de la cotation
utilisée, majorée par exemple dans la cotation de Harris qui fait la somme des
amplitudes dans les différents plans de référence, moins nette dans la cotation
de Merle d'Aubigné Postel, qui privilégie la flexion. Charnley considérait de
fait l'intérêt pour les OPP d' « académique ».
Tous
les auteurs s'accordent cependant à reconnaître un effet néfaste pour les
seules ossifications de haut grade, classées au moins 2 dans la classification
de Brooker.
Que faire face aux ossifications constituées ?
Les ossifications matures entraînent exclusivement une réduction des mobilités de la hanche opérée. Face à des douleurs, au-delà de la deuxième année postopératoire, il faut rechercher une autre cause. Elles n'entraînent pas non plus de perturbations biologiques (VS et CRP sont normales)
Lorsque la raideur est excessive, ou devient mal tolérée au fil des ans (retentissement sur le rachis ou le genou en particulier), une intervention peut être indiquée, visant à réséquer les ossifications en cause et accroître la mobilité articulaire.
Il est admis que la ré intervention est plus aisée lorsque les ossifications ont fini leur maturation, elles seront alors plus facilement individualisables des plans voisins et le saignement opératoire sera plus restreint (il peut être considérable en cas de reprise trop précoce...). La fin de la maturation peut être raisonnablement affirmée lorsqu'il n'y a plus d'hyper fixation à la scintigraphie osseuse, la réalisation de cet examen est donc préférable avant de valider l'indication de reprise.
Un traitement de 15 jours par indométacine lors de la ré intervention est efficace pour éviter la récidive, constante en l'absence de prévention. Certains auteurs couplent anti-inflammatoires et irradiation dans ce cas précis afin de garantir le résultat. Lorsque les ossifications sont volumineuses et développées au sein du moyen fessier, leur exérèse peut endommager le muscle et laisser persister une instabilité résiduelle.
Les douleurs
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Fig. 4 : Absence de récidive après
excision lors de l'arthroplastie et traitement par indométacine
postopératoire (15 jours). Boiterie d'insuffisance du moyen fessier, puis
luxations itératives amenant ultérieurement à la reprise par cotyle à double
mobilité.
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Les
douleurs sont classiquement de type inflammatoire, sourdes, et peu intenses.
Elles accompagnent parfois la phase de maturation (18, 39, 42),
s'amendant lorsque celles-ci ont pris leur aspect radiologique définitif. Il
faut se
rappeler qu'au-delà de la deuxième année, elles ne sont jamais en cause dans
une symptomatologie douloureuse, et évoquer d'autre diagnostics (infection en
particulier si douleurs inflammatoires).
Les
ossifications n'altèrent pas la stabilité de la hanche prothétique, sauf parfois
après extraction, lorsqu'elles se sont développées au sein du moyen fessier.
Les facteurs de risque
De
nombreux facteurs ont été suspectés de favoriser la survenue d'ossifications
péri-prothétiques :
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Fig. 5 : Coxarthrose typique de maladie
de Forestier, noter l'aspect de fausse protrusion caractéristique par
développement d'ostéophytes péri-cotyloidiens engainants.
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Les facteurs liés au patient
Le
sexe masculin double le risque d'ossifications : Delee (11),
sur 2173 cas, rapporte une fréquence d'OPP deux fois supérieure chez l'homme,
qui développent volontiers les OPP les plus sévères (32)
La
survenue d'ossifications du premier côté opéré rend la survenue d'OPP presque
constante lors de l'arthroplastie controlatérale, ou lors de la révision de la
hanche ossifiée.
Un
antécédent d'accident vasculaire est aussi source d'un risque accru d'ossifications
[Dicaprio et al. (12)]
Les facteurs liés à la maladie
L'influence
du type de coxopathie a fait l'objet de nombreuses études, mais avec souvent
des résultats disparates, voire contradictoires d'une série à l'autre.
Goutallier (16) accorde une valeur péjorative à l'aspect «
petit cotyle-grosse tête » ainsi qu'à l'ossification du ligament transverse de
l'acetabulum. D'assez nombreux auteurs accordent à l'importance de
l'ostéophytose une valeur prédictive de la survenue d'ossifications, mais sans
que sur les séries étudiées cela soit l'objet d'une analyse statistique
significative. L'étude de Cochin [Vastel et al. (45)] sur 168
patients
étudiés ne retrouvait que l'influence du sexe masculin, et l'expérience de
l'opérateur comme éléments prédictifs significatifs de la formation d'ostéomes.
La
coxopathie pagétique a été incriminée [Delee et al.(11), Ritter et
al.(34)], ou la spondylarthrite ankylosante [Sundharam et al. (40)],
mais les résultats sont très variables, et d'autres auteurs affirment au
contraire que les pathologies inflammatoires sont moins exposées aux
ossifications. Ces considérations sont sujettes à caution en l'absence d'une
analyse sérieuse de prise en compte des AINS prescrits pendant la période péri
opératoire...
La
maladie de Forestier ou Hyperostose vertébrale ankylosante est sans doute le
seul facteur de risque incontesté. Maladie qui touche préférentiellement les
hommes, elle atteint plus de 20% des patients de plus de 70 ans. Elle se
traduit au niveau du rachis par une ossification progressive du ligament pré et
para vertébral, et par la constitution de véritables ponts osseux inter
somatiques. Typiquement, la maladie peut être affirmée lorsque sur le cliché du
rachis thoracique de profil il existe plus de deux étages « soudés » par des
ponts inter somatiques. A la hanche, la maladie de forestier donne un aspect
typique mais inconstant de « fausse protrusion », liée au développement
extensif d'ostéophytes péri-cotyloidiens. La biologie est normale et on peut
également trouver des ossifications au niveau des épaules, des genoux, pieds,
chevilles et mains. Pilet (30), sur 121 cas de maladie de
Forestier, rapporte 88% d'OPP chez les opérés, dont plus de 60% d'ossifications
de haut grade. Il paraît de ce fait logique si l'on veut réserver la prévention
à certains patients de réaliser un profil thoracique systématique.
Les facteurs liés à la chirurgie
Le
matériel utilisé (21, 22), ou le mode de fixation ne semblent
pas modifier le taux d'OPP de façon significative. L'utilisation en particulier
d'une prothèse non cimentée, recouverte d'hydroxyapatite n'est pas source d'une
fréquence accrue d'OPP [Kasetti et al. (22)]
La
voie d'abord utilisée : Les voies antérieures semblent plus fréquemment
incriminées dans leur survenue, mais sans que les différences observées soient
significatives (74, 43). Les voies qui comprennent un
décollement du complexe tendon périoste du moyen fessier semblent plus
ossifiantes, Rosendhal (36) trouvant un lien significatif
entre boiterie de Trendelenbourg post opératoire et survenue d'ossifications
péri-prothétiques. La trochantérotomie ne donne pas d'incidence accrue d'OPP (8,
31, 32). Plusieurs séries comparatives entre voie postéro-externe et
trochantérotomie ne trouvent pas de différence au regard du taux d'OPP. (26,28,35
,48)
Le
degré d'attrition musculaire en fin d'intervention a sans doute plus
d'influence sur le risque d'ossification. Cette notion ancienne, déjà évoquée
par De Mourgues au symposium de la SOFCOT de 1975 sur les complications des PTH
est confirmée par les constats de plusieurs études : Le risque d'ossifications
augmente ainsi avec la difficulté technique de l'intervention (6, 24,
33) ou avec la moindre expérience de l'opérateur (32, 45) ou
encore avec la durée de l'intervention (4,6, 21, 38). Dans un
même ordre d'idées, la survenue d'une luxation précoce est péjorative [Aczarate
et al, (1)]
Fig.6 : Atteinte classique de la maladie
de Forestier au niveau du rachis thoracique avec développement progressif de
ponts intersomatiques. La présence de plus de deux niveaux adjacents
fusionnés affirme le diagnostic.
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A
noter que l'utilisation d'une irrigation sous pression permettant un grand
rinçage articulaire en fin d'intervention ne réduit pas l'incidence
d'ossifications [Sneath et al. (37)]
Au
terme de cette revue des principaux facteurs de risque incriminés dans la
littérature, il est bien difficile de définir un « portrait robot » du malade
qui va faire des ossifications... En fait, il est même encore plus difficile de
définir quel patient n'en développera pas, et pourra être dispensé sans arrière
pensée d'une prévention efficace. Dans la série de Cochin, le taux
d'ossifications dans un groupe de patients ne présentant aucun facteur de
risque était non significativement différent du taux d'ossification du reste de
la série (45).
La
logique semble donc d'administrer un traitement préventif chaque fois que cela
est possible, c'est à dire en l'absence de contre indication.
Les traitements préventifs efficaces
Quelle prévention ?
Plusieurs
traitements ont démontré une bonne efficacité préventive.
Les AINS
Dahl (10) remarqua
le premier, dès 1974, chez ses patients traités par indométacine à titre
antalgique une réduction de la fréquence des ossifications postopératoires. De
très nombreuses séries ont depuis démontré l'efficacité de nombreux
anti-inflammatoires : indometacine d'abord, puis ibuprofène (13),
Naproxen (15) Kétoprofène (46), Diclofenac (27)...
Freiberg (14) démontre
en 1991 l'efficacité de l'aspirine utilisée à la dose de 650mg x 2/24h.
La
durée d'administration nécessaire à l'obtention de l'effet préventif s'est
progressivement réduite au fil des années, de 45 jours dans les années 80, il
est aujourd'hui démontré qu'une semaine de traitement suffit, en pratique la
durée de l'hospitalisation (45), tandis que trois jours de
traitement sont insuffisants [Van der Heide et al. (47)].
Plus
récemment, l'apparition d'anti-inflammatoires anti Cox-2 a permis d'espérer une
réduction des effets secondaires des AINS utilisés à des fins préventives dans
cette indication. Leur efficacité semble aujourd'hui très probable. Vastel (46) ne
trouve
pas de différence entre Ketoprofène et Celecoxib utilisé à visée préventive
(400 mg/j pendant 7 jours débutés la veille de l'intervention), tandis qu'une
communication de 2001 (Zacher et al., European congress of rheumatology, 2001)
concluait à l'efficacité du Rofecoxib à la dose de 25 mg/jour pendant 15 jours,
débuté le lendemain de l'intervention.
L'irradiation
Décrite
en 1974 par Parkinson et Coventry (29), elle est susceptible de
prévenir efficacement la survenue des OPP. Il est impératif qu'elle soit
réalisée avant le 4ème jour postopératoire, les sujets traités
après retrouvant un taux d'OPP équivalent à un groupe non traité. Les
protocoles initiaux comprenaient 20 Grays sur dix séances... Ils se sont
naturellement considérablement allégés et les plus récents font état de 600
rads en une dose unique [Lo et al. (25), Han et al. (19)].
Il
reste qu'organiser le transfert vers un service de radiothérapie dans les
premiers jours postopératoires est difficile, impliquant de surcroît
l'irradiation au moins partielle de la cicatrice, même protégée. Peu de
problèmes de cicatrisation sont cependant rapportés, à court ou à plus long
terme.
Les
diphosphonates ont été proposés dans la prévention des ossifications, avec
cependant des résultats décevants (3), les taux d'ossification
ne différant pas entre groupe traité et non traité, le diclofenac retardant
finalement la minéralisation des OPP sans empêcher leur survenue.
Plus
récemment, la calcitonine de saumon a été proposée comme moyen préventif
efficace [Gunal et al. (17)].
En bref...
Les
ossifications sont fréquentes en l'absence de prévention. Si possible, une
prévention systématique est préférable pour éviter au maximum leur survenue.
Cette prévention doit être débutée le plus tôt possible après l'intervention et
poursuivie une semaine en cas de traitement AINS.
Les
anti-inflammatoires
non stéroïdiens semblent la modalité la plus simple et
la moins coûteuse. L'efficacité des anti-Cox2 semble démontrée, mais n'est pas
encore quantifiée par rapport aux molécules de référence comme l'indométacine.
Ils constituent à tout le moins une alternative logique en cas de contre
indication digestive à l'emploi des AINS classiques.
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